Tuesday, May 09, 2006

Vipers

Envier des etres que l’on méprise, il y a dans cette honteuse passion de quoi empoisonner toute une vie.........

Est-il possible, pendant pres d’un demi-siecle, de n’observer qu’un seul coté de la créature qui partage notre vie? Se pourrait-il que nous fassions, par habitude, le tri de ses paroles et de ses gestes, ne retenant que ce qui nourrit nos griefs et entretient nos rancunes? Tendance fatale a simplifier les autres; élimination de tous les traits qui adouciraient la charge, qui rendraient plus humaine la caricature dont notre haine a besoin pour sa justification... Peut-etre Isa vit-elle mon trouble?
Source; Francois Mauriac, Le Noeud de Viperes (sorry about some missing accents)